« WikiLeaks, entre révélations et guerre de l’information: les dessous de l’affaire »

mercredi 12 janvier, 11h00
Club suisse de la presse

Débat avec les intervenants suivants :

•    Mauro Vignati analyste à la Centrale d’enregistrement et l’analyse pour la sûreté de l’information de la Confédération (Melani),
•    Andy Müller-Maguhn, Chaos Computer Club Berlin
•    Pascal Gloor, Vice-président du Parti Pirate Suisse
•    Thérèse Obrecht Hodler, Présidente RSF Suisse
•    Stéphane Koch, Membre du Comité de RSF Suisse, spécialiste en stratégie et sécurité de l’information éléctronique.

Les points suivants ont été abordés:

•    WikiLeaks : Une nouvelle responsabilité des médias dans le traitement de l’information ? Les réactions émotionnelles spontanées liées à la publication d’articles ont mis en exergue un lien de causalité directe entre la diffusion d’une information et les attaques informatiques qui peuvent potentiellement en résulter, ça avait été le cas lors de l’annonce de la clôture du « compte postal » de Julian Assange par Postfinance). Ces attaques ne demandant aucune connaissance technique ou « préparation » de la part des « cyber-agresseurs ».

•    WikiLeaks : plus qu’un simple site internet, une structure complexe… Quand on parle du site, on l’associe souvent à Julian Assange uniquement, mais dans la réalité WikiLeaks est composé de plusieurs entités administratives ainsi que d’une infrastructure technique complexe, au sein desquels un nombre conséquent d’acteurs est impliqués. Avec la pression des Etats-Unis, des dissensions sont apparues au sein de WikiLeaks,  de même que des pressions indirectes sur certains collaborateurs se font sentir (surveillance, emploi, cercle social).

•    Plusieurs acteurs majeurs des systèmes de paiement par internet, ou intermédiaires financiers (Paypal, Mastercard, Visa, Western Union, Bank of America, etc), ont décidé de manière unilatérale, de mettre fin à leurs prestations envers WikiLeaks. Cette décision ne reposait pas sur acte légal, mais sur une demande du Département d’Etat américain. Cette collusion entre des entreprises du secteur privé et le gouvernement américain a mis en avant le manque d’impartialité et d’indépendance dont ont fait preuve ces entreprises.

•    Un des éléments qui caractérise l’affaire WikiLeaks est la masse d’informations contradictoires en circulation. Imprécisions, erreurs, et désinformations… se sont multipliées au fur et à mesure que WikiLeaks publiait ses documents. Qu’en est-il de la personnalité de Julian Assange (coupable ou innocent) ? Des « supposés » accords qui auraient été passés avec des services de renseignement ? De la gestion des fonds collectés ?

•    Quelle est la nature de la relation entre WikiLeaks et les 5 médias (Le Monde, El Pais, The Guardian, Der Spiegel, The New York Times) qui analysent les documents avant publication, quels sont les accords passés par les médias « choisis » ?

•    La position de RSF et les raisons pour lesquelles l’ONG a fait un miroir du site de WikiLeaks. Reporters sans frontières a toujours soutenu WL et son principe, surtout en avril 2010 (collatéral murder), mais s’est montrés très critiques lors de la publication d’information pouvant mettre en danger des sources (Afghan War logs), néanmoins une fois que ce point a été corrigé par WikiLeaks (collaboration avec les médias), RSF a apporté son plein soutien à la plate-forme.

•    Les pressions actuelles de l’administration américaine pour réussir à accuser Assange de complot, quels sont les risques pour Julian Assange ? Bradley Manning sera-t-il capable de résister aux pressions qu’il subit actuellement ?

•    OpenLeaks, un point sera fait sur la situation, est-ce que cette initiative représente une alternative ou un complément viable ? Visionnez la vidéo

 

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