Soutenez la campagne de Reporters sans frontières (RSF) demandant au département d’État américain de qualifier la journaliste américaine Alsu Kurmasheva comme «injustement détenue» en Russie et de redoubler d’efforts pour assurer sa libération sans délai.
La journaliste de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) basée à Prague, Alsu Kurmasheva, est détenue en Russie depuis le 18 octobre 2023. Possédant la double nationalité russe et américaine, elle a été arrêtée pour avoir omis de s’enregistrer en tant qu’«agent de l’étranger» alors qu’elle rendait visite à sa mère. Elle a, en réalité, été prise pour cible en raison de ses activités journalistiques. En décembre, une enquête supplémentaire a été ouverte concernant sa violation présumée des lois sur la censure, adoptées le 4 mars 2022, quelques jours après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. La détention d’Alsu Kurmasheva illustre la tendance récente du Kremlin à prendre en otage des journalistes internationaux, en parallèle de sa répression implacable des médias nationaux.
RSF plaide sans relâche pour que le gouvernement américain fasse de l’arrestation arbitraire d’Alsu Kurmasheva une priorité absolue. La nature illégale de sa détention ne fait aucun doute. La reconnaissance de cette qualification officielle de «détenue injustement» par le gouvernement américain permettrait de mettre en lumière son cas et de mobiliser toutes les ressources pour obtenir sa libération.
Alsu Kurmasheva était en visite en Russie pour des raisons personnelles, mais elle a été inculpée en vertu de la loi utilisée pour punir les journalistes pour leur travail. C’est pourquoi son ciblage est une question très préoccupante pour le journalisme et la liberté de la presse aux États-Unis et dans le monde entier.
Sa détention a été largement condamnée par les décideurs politiques aux États-Unis et dans d’autres pays, mais le département d’État a, de manière totalement inexplicable, omis de la désigner officiellement comme “injustement détenue” – une mesure qui s’est avérée cruciale pour les efforts des États-Unis visant à défendre d’autres cas similaires. RSF s’associe à la Freedom of the Press Foundation et au National Press Club pour réclamer cette qualification. Si elle est reconnue coupable, Alsu Kurmasheva pourrait passer jusqu’à 15 ans en prison.
Le gouvernement russe n’a pas autorisé Alsu Kurmasheva à parler à son mari ou à ses filles depuis plus de neuf mois et, malgré les demandes répétées du gouvernement américain, elle s’est vu refuser l’accès aux services consulaires, ce qui est pourtant son droit en tant que citoyenne américaine. RSF reste préoccupée par l’aggravation de son état de santé et par le risque accru d’un verdict de culpabilité si sa sécurité n’est pas considérée comme une priorité par les États-Unis.