Elon Musk, chef du Département américain de l’efficacité gouvernementale, a tweeté le 18 mars : « AP signifie Associated Propaganda », en réaction à une capture d’écran d’une rétractation d’un article de l’Associated Press (AP), et ce, seulement deux jours avant l’audience de l’AP concernant son accès à la Maison-Blanche. Reporters sans frontières (RSF) s’oppose fermement à l’utilisation inappropriée par Musk de sa position de pouvoir au sein de l’exécutif pour influencer une procédure judiciaire, en utilisant son compte personnel sur le réseau social.
« Avec une absence totale d’ironie, Elon Musk a critiqué l’AP pour avoir fait ce que tout journaliste ou média responsable devrait faire : corriger ses erreurs lorsqu’elles sont commises. Pourtant, Musk lui-même est l’un des plus grands diffuseurs de désinformation sur Internet et n’assume jamais la moindre responsabilité. Au lieu de reconnaître ses propres manquements, il s’en prend aux journalistes qui s’efforcent de rétablir les faits et de fournir au public une information fiable. Il n’est pas anodin que cette nouvelle attaque d’un haut responsable gouvernemental survienne à peine deux jours avant que l’AP ne comparaisse devant la justice pour contester l’interdiction, flagrante et inconstitutionnelle, imposée à ses reporters par la Maison-Blanche. Musk et l’administration Trump ne cessent d’effacer la frontière entre intérêts publics et privés, menaçant ainsi la séparation des pouvoirs. »
Clayton Weimers
Directeur exécutif, RSF USA
La Maison-Blanche a interdit l’accès de l’AP à ses événements officiels en février, reprochant à l’agence de presse de continuer à utiliser le terme « golfe du Mexique », alors que le président Trump l’a rebaptisé « golfe de l’Amérique » par décret. Une audience sur l’accès de l’AP à la Maison-Blanche est prévue le 20 mars.
Une attaque persistante contre la liberté de la presse
Associated Press avait déposé une plainte modifiée, demandant pour la seconde fois à un juge fédéral de rétablir immédiatement son accès aux évènements présidentiels. L’Agence de Presse affirme que la Maison Blanche a intensifié ses représailles depuis son refus de suivre le décret présidentiel rebaptisant le golfe du Mexique.
Le juge du tribunal de district américain, Trevor N McFaden, avait refusé la semaine précédente la demande d’injonction d’Associated Press visant à lever cette interdiction contre ses journalistes et photographes. Cependant, le juge a souligné que la jurisprudence n’était pas favorable à la Maison Blanche, l’exhortant à reconsidérer sa position avant l’audience prévue aujourd’hui le 20 mars.