Alors que la possibilité d’extradition aux États-Unis du fondateur de WikiLeaks Julian Assange est imminente, Reporters sans frontières (RSF) lance une semaine de plaidoyer à Washington ainsi qu’une campagne mobile pour appeler à sa libération immédiate.
À l’initiative de RSF, un camion parcourra la capitale des États-Unis, Washington, le 17 juillet, afin de mobiliser le soutien du public en faveur de l’appel #FreeAssange. Avec des arrêts prévus à la Maison-Blanche, au ministère de la Justice, au Département d’État, au Capitole et aux ambassades d’Australie et du Royaume-Uni, le camion diffusera des messages sur le danger que représenteraient, pour le journalisme et le droit du public à l’information, l’extradition et la mise en accusation de Julian Assange.
Le véhicule diffusera également un extrait de la vidéo “Collateral Murder” rendue publique par WikiLeaks et montrant l’attaque air-sol d’un hélicoptère militaire américain Apache dans une banlieue de Bagdad, qui a tué au moins une douzaine de civils, dont deux journalistes de Reuters. Cette vidéo rappellera à Washington que Julian Assange est poursuivi pour avoir publié des informations d’intérêt public primordiales, qui ont alimenté le journalisme dans le monde entier.
“Alors que la possibilité de l’extradition de Julian Assange est imminente, nous tirons la sonnette d’alarme. Bien qu’il ait été une cible pendant 12 ans, son sort n’est pas scellé. Les responsables politiques américains ont toujours le pouvoir et la possibilité de se démarquer dans cette affaire et de prendre position pour la protection du journalisme et de la liberté de la presse. Notre appel à l’administration Biden est plus urgent que jamais : il faut abandonner toutes les charges, clore le dossier et libérer Assange !
Cet événement marquera le début d’une semaine intensive de plaidoyer : la directrice des campagnes de RSF, Rebecca Vincent, se joindra à l’équipe américaine de l’organisation pour des réunions avec des législateurs, des membres du gouvernement et d’autres parties prenantes afin d’alerter et d’obtenir des actions dans cette affaire prioritaire. La campagne #FreeAssange devient de plus en plus urgente avec la possibilité d’extradition de Julian Assange qui ne dépend plus que d’une dernière étape devant les tribunaux britanniques.
“Les actions de RSF visent à ce que notre message soit diffusé le plus haut et fort possible : Julian Assange ne devrait pas être poursuivi pour avoir publié de l’information d’intérêt public, et il ne devrait pas passer un jour de plus en prison, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs. L’administration Biden doit montrer l’exemple en matière de défense globale de la liberté de la presse en prenant la décision de clore ce dossier et en autorisant sans plus tarder la libération de Julian Assange.
S’il est extradé aux États-Unis, Julian Assange risque jusqu’à 175 ans de prison pour 18 chefs d’accusation liés à la publication par WikiLeaks, en 2010, de centaines de milliers de documents classifiés, dont des preuves de crimes de guerre et de violations des droits humains. Il serait le premier éditeur poursuivi en vertu de l’Espionage Act, qui ne prévoit pas la défense de l’intérêt public. Cela créerait un dangereux précédent susceptible d’être appliqué à tout journaliste ou dirigeant de média, ou à toute source n’importe où dans le monde, et aurait un impact dissuasif sur le journalisme d’intérêt public.
Les États-Unis occupent le 45e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.