Un photographe français se trouve entre la vie et la mort après avoir été victime d’une violente agression à Reims. Reporters sans frontières (RSF) apporte son soutien aux proches du journaliste et dénonce une grave atteinte à la liberté de la presse.
Les circonstances exactes de l’agression demeurent encore indéterminées, mais une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre. Le photographe du quotidien local L’Union-L’Ardenais Christian Lantenois, s’est rendu le samedi 27 février dans un quartier sensible de Reims après avoir été informé, avec l’une de ses consoeurs, de permanence, de “très vives tensions” dans ce quartier de 25.000 habitants classé « zone de sécurité prioritaire ». Alors que la journaliste opte de se rendre sur place avec une voiture banalisée, le photographe arrive sur les lieux avec une voiture siglée aux couleurs de son journal. Le nombre de personnes impliquées dans son agression n’est pas encore connu, mais le photojournaliste a été « retrouvé en grande détresse, à côté de sa voiture, à proximité de la médiathèque Croix-Rouge », précise L’Union. Son état de santé est stable mais demeure extrêmement préoccupant.
“La violence qui s’est déchaînée sur Christian Lantenois, précisément parce qu’il était journaliste, ne doit pas rester impunie tant elle est contraire à nos principes républicains et à aux fondements de notre société démocratique, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. RSF apporte tout son soutien à la famille, aux proches de Christian Lantenois, à l’ensemble de ses collègues et s’engage à leurs côtés à veiller à ce que les auteurs de cette lâche et odieuse agression soient identifiés au plus vite et dûment poursuivis.”
“Cette agression n’est pas le fruit du hasard : voiture du journal repérée, appareil photo brisé, c’est bel et bien le journaliste qui était visé” a confirmé la rédaction en chef du quotidien L’Union, avant de poursuivre : “Rien ni personne n’entravera notre volonté d’informer, ni notre liberté d’agir et de rendre compte de l’actualité. Renoncer à ce reportage, c’était nier que la violence est une réalité que vivent 25 000 habitants de ce quartier.”
Photographe de presse, passionné de terrain, Christian Lantenois couvre notamment l’actualité sportive et les matchs du club pour L’Union depuis de nombreuses années.
La France se situe à la 34e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.