Depuis les otages du Liban dans les années 1980, jamais un reporter français n’avait été retenu en otage aussi longtemps. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités françaises et maliennes d’accentuer leurs efforts pour obtenir sa libération.

Enlevé le 8 avril 2021 au Mali, Olivier Dubois, correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique est désormais retenu en otage depuis 18 mois, soit 548 jours ce samedi 8 octobre. Déjà un jour de plus que ses confrères de France 3 Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, kidnappés par les talibans et retenus 547 jours entre 2009 et 2011 en Afghanistan.

C’est aussi beaucoup plus que les journalistes français ayant connu un sort similaire depuis le début des années 2000 : Christian Chesnot et Georges Malbrunot (124 jours en Irak en 2004), Florence Aubenas (157 jours en Irak en 2005) ou encore Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès (317 jours pour les deux premiers et 300 jours pour les deux derniers en Syrie entre 2013 et 2014).

Jamais un journaliste français n’avait eu à subir une captivité aussi longue depuis la série de prise d’otages de ressortissants occidentaux au Liban dans les années 1980.  Entre 1985 et 1988, le grand reporter de L’Événement du jeudi Jean-Paul Kauffmann était alors resté 1 078 jours, soit près de trois ans aux mains du Hezbollah.

“Olivier Dubois est en train de battre un triste record pour un journaliste français otage, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Nous savons bien que le dossier est complexe, et sommes reconnaissants envers ceux qui œuvrent pour sa libération,  mais nous demandons aux autorités françaises et maliennes d’accentuer leurs efforts pour qu’Olivier retrouve sa liberté sans qu’on soit contraints de dénombrer plus longtemps les mois voire les centaines de jours.”

Sur le sort du reporter français, peu d’informations ont été rendues publiques. Seules deux vidéos de lui, tournées par ses ravisseurs, ont été publiées. La dernière remonte déjà au 14 mars 2022. Olivier Dubois demandait à ses soutiens de poursuivre leur mobilisation et aux autorités françaises d’œuvrer à sa libération.

Depuis l’enlèvement du journaliste, RSF multiplie les initiatives : création d’une instance de coordination avec ses proches, avec de grands médias et d’anciens reporters otages, organisation de rassemblements de soutien, dévoilement de banderoles dans plus d’une vingtaine de villes françaises, projection du portrait du journaliste sur le Panthéon le 7 mars dernier, opération de solidarité lancées avec des chaînes de télévision et des radios.

Le Mali est situé à la 111e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse de RSF publié en 2022.

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