Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate de trois figures emblématiques de la défense de la liberté de la presse à Hong Kong, condamnées à de lourdes peines de prison sur la base d’accusations de sécurité nationale fabriquées de toutes pièces, lors du procès collectif récemment tenu  contre 47 militants pro-démocratie à Hong Kong.

Mardi 19 novembre, Frankie Fung, fondateur du média DB Channel, Gwyneth Ho, ancienne journaliste, et Claudia Mo, ex-députée et ancienne journaliste, trois figures de proue de la défense de la liberté de la presse à Hong Kong, ont été condamnés respectivement à quatre ans et cinq mois, sept ans, et quatre ans et deux mois de prison. Jugés aux côtés de 44 autres accusés dans le cadre du plus grand procès relatif au mouvement pro-démocratie depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale, imposée par le régime chinois, ils ont été reconnus coupables de divers chefs d’accusation, notamment de «complot en vue de subversion» et de «subversion».

Ces trois personnalités, ciblées pour leur engagement indéfectible en faveur de la liberté de la presse et du droit à l’information à Hong Kong, sont détenues depuis 2021. Gwyneth Ho, ancienne journaliste est ciblée comme figure de Stand News, un site d’information indépendant fermé de force par les autorités. Elle avait déjà été condamnée à six mois de prison sous le prétexte de sa participation à une commémoration du massacre de Tiananmen en 2020. Frankie Fung est le cofondateur de DB Channel, un des derniers sites d’information indépendants aujourd’hui disparu. Claudia Mo, est une ex-députée et ancienne journaliste pour l’Agence France-PresseRadio Television Hong KongApple Daily et Ming Pao. En 2019, cette dernière, alors députée et engagée dans la promotion de la liberté de la presse, avait notamment facilité l’organisation de la conférence de presse du Classement mondial de la liberté de la presse de RSF au Conseil législatif de Hong Kong.

«En infligeant de lourdes peines à ces défenseurs emblématiques de la liberté de la presse,  le gouvernement de Hong Kong montre à quel point il méprise le droit du public à l’information. Nous appelons la communauté internationale à intensifier la pression sur Hong Kong et sur le régime chinois, et à relayer notre appel pour la libération de ces détenus.»

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale en 2020, les autorités hongkongaises mènent une répression acharnée contre le droit à l’information, qui s’est traduite par des poursuites contre au moins 28 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, dont 11 sont toujours détenus. Parmi eux, l’éditeur Jimmy Lai risque actuellement la prison à vie dans un simulacre de procès orchestré par le régime chinois.

Hong Kong occupe la 135e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF, ayant dégringolé de la 18e place en l’espace de deux décennies. La Chine, quant à elle, occupe la 172e place et est le pays qui détient le plus grand nombre de journalistes et de défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 123 professionnels détenus.

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