RSF Suisse condamne avec la plus grande véhémence le commentaire haineux et menaçant posté par un internaute sur le fil Facebook de Heidi.news, sous un article rédigé par la journaliste Annick Chevillot. Ce message souhaite aux journalistes qui ne se seraient pas montrés critiques à l’égard des mesures prises pour lutter contre la pandémie un sort comparable à celui du propagandiste antisémite nazi Julius Streicher, condamné à mort par le Tribunal de Nuremberg pour crimes contre l’humanité et exécuté en 1946.

Ce commentaire a la teneur suivante : «Le 16/10/1946, le journaliste nazi Julius Streicher fut pendu à Nuremberg pour avoir endormi le peuple sur les crimes du troisième Reich: …le Tribunal a conclu qu’un tel soutien médiatique à des crimes de guerre constituait lui-même un crime… Il faudra penser à requalifier en crime contre l’humanité le fait d’avoir: ruiné l’économie, contaminé la population avec ses propres peurs irrationnelles, provoqué des drames en santé mentale et des suicides, ainsi que mis l’épidémie à profit pour s’enrichir avec des chimères ainsi que ruiner l’état de droit et les libertés fondamentales.»

La journaliste a déposé plainte contre l’auteur de ces propos qui, comme elle l’a écrit dans un article publié samedi 6 mars par Heidi.news, « me souhaite une mort par pendaison parce que je serai complice d’un gouvernement suisse en train de commettre des actes aussi graves que ceux de l’Allemagne du Troisième Reich. »

RSF Suisse s’alarme du fait qu’en Suisse des journalistes et des médias soient visés – en particulier dans le contexte des mesures prises pour lutter contre la pandémie – par des menaces directes ou indirectes inacceptables et incompatibles avec les valeurs démocratiques. Il est à peine besoin de rappeler qu’une pleine liberté d’informer suppose que les journalistes n’aient en aucune manière à craindre ni pour leur vie, ni pour leur intégrité physique ou psychique en raison de ce qu’ils diffusent. Lorsqu’ils sont contraires à la loi, les comportements visant des journalistes ne doivent pas rester impunis. RSF Suisse attend des autorités judiciaires qu’elles identifient et répriment avec détermination les auteurs de propos illégaux. Dans la perspective de mieux cerner le phénomène et les réactions qu’il appelle, nous invitons les journalistes qui reçoivent de telles menaces à nous contacter (info@rsf-ch.ch).

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