RSF Suisse dénonce l’arrestation arbitraire dont a été victime la journaliste suisse Luzia Tschirky en Biélorussie dimanche 31 janvier avant d’être relâchée quelques heures plus tard. Cette arrestation est une attaque directe portée à la liberté de la presse, dans un contexte de répression massive des journalistes. Notre organisation se félicite de l’intervention du Département Fédéral des Affaires Etrangères qui a immédiatement contacté les autorités biélorusses à propos de cette affaire. 

Correspondante de la SRF à Moscou depuis 2019, Luzia Tschirky était en Biélorussie pour un reportage. Alors qu’elle allait retrouver une connaissance dimanche 31 janvier, la journaliste a été embarquée dans un minibus par des policiers en civil bien qu’elle ait expliqué être journaliste et disposer d’une accréditation et d’un visa. Dimanche soir, cette connaissance et le mari de cette dernière étaient étaient encore détenus.

Interviewée par la RTS dimanche, Luzia Tschirky a expliqué : « Je voulais leur montrer mes papiers, mais il n’y avait rien à faire ».  La journaliste ajoute que : « C’est cette totale absence d’Etat de droit qui permet d’arrêter quelqu’un au milieu de la journée en pleine rue sans aucune base légale. Pour les habitants de ce pays, c’est le quotidien depuis l’élection présidentielle du mois d’août ».

Cette arrestation survient dans un contexte de répression contre les médias de la part des autorités biélorusses. Reporters sans frontières (RSF) et l’Association biélorusse des journalistes (BAJ) ont déposé une saisine auprès de l’ONU pour des cas d’arrestations arbitraires. Les journalistes biélorusses risquent des poursuites pénales, comme l’explique Luzia Tschirky à la RTS : « Si j’étais une journaliste biélorusse, je serais sûrement encore au poste de police et peut-être encore pire, on m’aurait collé je ne sais pas quelle accusation ».  Cette répression est dénoncée par la responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF, Jeanne Cavelier : « C’est une nouvelle tactique des autorités biélorusses : elles enferment durablement les journalistes pour les empêcher de couvrir les mouvements de protestation, qui durent depuis plus de cinq mois malgré la répression ».

Dirigé par Alexandre Loukachenko depuis 1994, qui organise sa réélection tous les cinq ans dès le premier tour, la Biélorussie  Bélarus occupe la 153e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

 

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