Le procès d’Erol Önderoğlu, Şebnem Korur Fincancı et Ahmet Nesin s’est poursuivi le 11 janvier en présence d’une nombreuse délégation de RSF. Le tribunal s’est borné à annoncer que le dossier du véritable rédacteur en chef d’Özgür Gündem, İnan Kızılkaya, était dissocié des trois autres. La prochaine audience se tiendra le 21 mars.

La délégation de RSF a également rendu visite à la rédaction de Cumhuriyet, dont onze collaborateurs ont été jetés en prison depuis début novembre. Elle s’est entretenue avec des proches de journalistes incarcérés. Au sortir de l’audience, Erol Önderoğlu et le secrétaire général de l’organisation, Christophe Deloire, ont pris part à un point presse devant le palais de justice de Çağlayan aux côtés de Şebnem Korur Fincancı et d’Erdem Gül, représentant de Cumhuriyet à Ankara. Le 11 janvier également, le procureur a requis dix ans de prison contre ce dernier et l’ancien rédacteur en chef du quotidien, Can Dündar, aujourd’hui en exil, pour leurs révélations sur des livraisons d’armes turques à des groupes islamistes syriens. Il a requis la prison à vie contre leur source présumée, le député d’opposition Enis Berberoğlu. Le tribunal devrait rendre son verdict le 1er mars.

La Turquie occupe la 151e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. Déjà très préoccupante, la situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence proclamé à la suite de la tentative de putsch du 15 juillet. Les locaux d’Özgür Gündem ont été placés sous scellés en août et le journal a finalement été liquidé par décret, le 29 octobre. Cent soixante-seize autres titres ont été interdits de la même façon et plus d’une centaine de journalistes sont actuellement en prison.

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